Intéressant. Pour mon oreille de sourd, ce qui trahit surtout l’IA, c’est la voix. Je ne saurais comment le définir, mais ce côté légèrement (et nécessairement) voicodé me semble être sa plus grande faiblesse. Une sorte de polissage propré. Elle trahit ce qu’elle essaie d’imiter : le souffle, l’accident, la fatigue, le petit grain d’humanité. Mais ça reste artificielle et ce qui m’effraie le plus, c’est ce coté fantomatique. Mais bon, ça devrait sûrement pouvoir se corriger dans les mois à venir.
Je reste évidemment très pessimiste sur la tournure que tout cela prend. Et encore, si ça ne touchait « que » la musique, ce serait presque anecdotique. Mais là où ça devient vertigineux, c’est que ça touche à l’opinion. À nos repères. À nos jeunes, surtout, qui ne voient pas où est le problème avec ces générateurs de médias. (J’exagère à peine) Cela fait simplement partie de leur monde. Ils n’ont pas connu celui d’avant, celui sans algorithme. Zéro défiance et trouble mnésiques.
Le nôtre, de monde, était truffé de K7 où nous passions un temps infini à customiser naïvement les jaquettes, juste pour que ça fasse beau sur l’étagère.
Revendiquer un lien affectif, physique et unique. Aujourd’hui, tout disparait. Les auteurs, la créativité mais surtout et c’est bien de ça dont il s’agit, le sens de nos existence. Je me pose souvent cette question, à quoi pourra bien servir notre quête musicale ou personnelle dans ce monde sans repère.
Nous n’avons d’autre choix, nous, vieux boomers ridicules, que de résister — comme le vieil homme dans Soleil Vert. Et on sait comment ça finit. Mais au moins, qu’on ne vienne pas dire qu’on n’a rien vu venir. On nous avait prévenu ! LOL
Bonne journée
