samydread a écrit : ↑22 févr. 2020 18:40
Le fait que dans l'ensemble il y a très peu de retour sur mes posts n'est pas grave du tout et je le prends pas comme du snobisme vu que le principal est de partager de la zique
Je ne crois pas qu'il y ait de complot à ce niveau
samydread a écrit : ↑22 févr. 2020 18:40
Mais on arrive dans le fameux truc qui serait réellement un scandal les boss des labels de rééditions font des rip mp3 youtube et les pressent en vinyles.
Alors si t'as/vous avez des preuves récentes ou assez récentes il faut nous le dire parce que là on nous prendrait vraiment pour des cons !
Je pense pas que ça existe vraiment. Il y a sûrement dû y avoir quelques scandales de ce genre, mais c'est des exceptions rarissimes, j'en suis sûr. J'imagine que la totalité souhaite sortir des tunes de qualité même si l'exigence au niveau de la qualité finale acceptable du son varie avec les personnes et il y a aussi une question de budget. Mais l'enregistrement du disque est pas ce qui coûte cher dans un tel projet. La majorité des repress ont été enregistrés en format numérique de haute qualité audio, à partir d'un orignal. Il doit plutôt y avoir pas mal de raisons liées au procédé qui diminuent le spectre sonore de l'enregistrement original:
-déjà à l'enregistrement: les represseurs ont pas toujours l'original et contactent des gens possédant une copie pour l'enregistrer. Ca m'est déjà arrivé. Suivant qui c'est qui te demande, tu vas pas envoyer le disque à n'importe qui sous prétexte que quelqu'un souhaite l'enregistrer. Du coup, le résultat dépend du matos du collectionneur qui enregistre, ça veut dire: la qualité du diamant de lecture, de la conversion en signal analogique puis encore le passage par la table de mix du gars et encore l'appareil utilisé pour transformer le signal analogique en numérique. Pour avoir eu plusieurs tables de mix différentes, certaines te compressent complètement certaines fréquences. Donc le résultat est déjà variable à ce niveau. Les represseurs qui ont l'original peuvent au moins s'assurer à niveau d'avoir un rip impec avec du matériel pro, reste que avec toutes ces étapes de transfert, la qualité ne peux que s'altérer et jamais s'améliorer, c'est juste une question de perdre le moins possible, sachant qu'une partie peut être recorrigée après.
-comme tu peux pas te permettre de sortir un disque avec de la friture issue du disque ripé et que l'enregistrement est pas toujours fait à partir de tapes ou d'un disque neuf, des filtres sont appliqués pour corriger ces artefacts. Du coup ils vont supprimer les fréquences qui y correspondent. Il y a souvent un signal parasite léger qui est dû au matériel de lecture (l'espèce de souffle qu'on entend en collant l'oreille aux colonnes entre les morceaux d'un LP, par ex) qui doit être retiré, sinon tu empiles une couche de souffle en plus de celle générée par le matos de celui qui jouera le repress... C'était le principe du DOLBY de ne pas multiplier ces bruits de fonds lors des étapes d'enregistrement. Tous ces nettoyages ont souvent tendance à supprimer des fréquences aiguës parmi lesquelles il y avait certes du bruit de fond mais aussi certaines modulations de fréquences appartenant au morceau. En retirant le souffle, tu perds donc aussi certaines sonorités qui avaient une importance pour la dynamique. Ca se sent sur certains press où un original dégueu et plein de friture envoie sévère alors que la version repress qui est clean a perdu toute sa dynamique. Mieux vaut avoir la friture et la dynamique! Certains ingé son sont capables de faire de corrections vraiment fines du son, en perdant un minimum de signal. Seulement ça coûte vite cher, parce que le gars va passer des heures à corriger le spectre, seconde par seconde... Donc l'utilisation d’algorithmes qui corrigent tout ça automatiquement permet de baisser le prix, mais aussi la qualité de rendu avec.
-ensuite tu te retrouves, si tout est bien fait avec un enregistrement numérique proche de ce qui est sur le vinyle, sans les défauts. Là encore c'est pas fini... Parce que en passant cet enregistrement sur un vinyle, le résultat ne correspondra pas à ton enregistrement car le procédé de transfert sur vinyle modifie le son. Certaines fréquences seront amplifiées, d'autres atténuées... Donc tu as certes un enregistrement, mais il faut ré-inventer le master, l'enregistrement de base qui une fois toute la chaîne de transformation en galette terminée, redonnera le même son que ton enregistrement. Là encore, certains maîtres du mastering font parfois des prouesses hallucinantes et c'est là que les défauts du processing peuvent être corrigés et d'autres, par manque de contacts ciblés reggae ou parce que ça coûte de nouveau du cash en plus, vont utiliser un algorithme général pour corriger le changement. C'est ce qu'ils font quand tu graves un polyvinyl, mais ça aura un impact sur le rendu final. Les ingénieurs studio jamaïcains eux faisaient la démarche inverse: c'est lors de l'enregistrement du morceau qu'ils devaient avoir en tête les effets du pressage en vinyle pour créer et mixer leur morceau en fonction, en visualisant le résultat.
-il reste encore le lieu qui va créer le stamper puis presser les disques qui varient pas mal en prix et aussi en résultat... Certains retouchent encore le son d'après les effets induits par leur ligne de production...
Au final c'est difficile de ne pas perdre de la richesse du morceau original et un travail minutieux coûte cher. Ce serait cool que des personnes investies dans les rééditions s'expriment ici.