c'est un peu fou, visiblement il y a des connections qui ne se perdent jamais...
J'etais en train de m'ecouter des 7" 70s et là je commence à vriller intellectuellement sur la comparaison 7"/LP, et par rapport au fait de jouer en sound. Donc je me dit tiens je vais connecter le forum et pan! le premier topic c'est celui là... Bwef
Parler de dynamique c'est vrai que c'est important sur ce sujet mais c'est sournois aussi. Rappelons que la dynamique c'est la différence entre les sons forts et les sons faibles d'un track.
Un LP a souvent été masterisé pour rendre une homogénéité entre les différents tracks. Faut souligner que la musique jamaïcaine n'est pas une musique d'album à la base, de ce fait les albums sont plus souvent des compilations de singles que des albums prévu pour être des albums. Au delà de ça, même un album designé a pu être souvent enregistré à différents endroits, mixé par différents ingés. De fait les tracks dans leur sonorité peuvent être assez disparates et necessiter un équilibrage.
Maintenant soyons francs, évoquer la dynamique c'est vrai et faux à la fois. C'est aussi une question de choix artistiques qui ont été fait, par l'ingé mix eventuellement mais aussi par le cutter (ou ingé master, les deux fonctions étant bien souvent mélangéés là bas à cette époque).
On peut trouver des LPs avec une forte dynamique du son, et des batteries très en avant, sans avoir vraiment perdu en terme de gain/volume. Un exemple que j'aime particulièrement c'est hell a go pop, franchement cet album est loin d'etre surcompressé.
a l'inverse sur des formats singles (7" mais également 12") on peut trouver des tracks fortement compressés.
La compression va permettre de tasser les crêtes (de batterie bien souvent, mais aussi de voix si elle est très proéminente etc), de ramener plus en avant les sons plus faibles etc. Dans l'ensemble tous les éléments vont devenir de plus en plus présents et équilibrés les uns par rapport aux autres à mesure que l'on compresse. C'est pareil pour la bande de fréquence, les fréquences très présentes vont être controlées/compressées voir limitées alors que les fréquences plus faiblardes vont être réhaussées, ca rééquilibre aussi là, donc un morceau un peu sourd (ou manquant de grave) va être réajusté tout en gardant la personnalité propre au mix.
Dans l'ensemble un titre très compressé paraitra très loud, voir même gueulard en fonction du mix de base et du taux de compression.
donc c'est affaire de gout, on peut trouver des 7" et même des 12" qui peuvent être très compressés, soit parce que le mix a été designé pour être fort, soit parce que le master a été redressé pour lui donner un max de punch (les ingés parlent de son "in da face" grâce à la compression). Parce qu'un morceau deep et lent, on va avoir tendance à le vouloir doux, mais un titre qu'on voudra explosif, plus énérgique exprimera mieux son potentiel une fois compressé.
Donc si on analyse la chose de manière plus subtile, on pourrait se dire un LP sera souvent plus compressé donc les tracks vont sonner assez loud. Dans une certaine mesure c'est vrai (la compression des tracks en LP permet de les équilibrer mais également d'atténuer la perte de volume inhérente à ce support). Mais les formats singles ont typiquement un design sound system friendly alors que les LPs ont clairement été travaillé dans le but d'être plus harmonieux dans leur ensemble et plus HiFi friendly (voir même poor system friendly, à l'époque les amateurs de reggae qui jouent chez eux ont pas franchement les moyens d'avoir une hifi et vont même jouer sur un phono ou un autre electrophone pourri, c'est pour ca que nombre de 7" qui semble être dans un état correct ont des craquement raisonnables mais reguliers, ce sont les aiguilles, les machines d'époque qui étaient pas top, les défauts de press c'est souvent la bonne excuse c'est parfois vrai mais les mecs oublient avec quel matos les disques ont pu être joués; et au lieu d'avoir des défauts de press c'est surtout des disques qui ont été manipulés pas trrop souvent et avec soin mais jouer sur des machines pourries; j'ai des exemples marquants ou les craquement s'arrêtent avant la fin du track, fin du track clean=> bras automatique de phono/jukebox qui revienne avant la fin et n'ont donc pas endommagé le track en totalité).
En fait faut revenir en amont dans le processus, ca se passe déjà au moment du mix et on notera que favorablement les mixs LPs sonnent artistiquement plus posé, moins dubbé, moins rough. C'est souvent des mixages plus carrés, plus équilibrés, moins fantaisistes.
Les 7" en revanche sont system friendly, beaucoup plus originaux voir fantaisistes, on dira pas qu'ils sont plus expressifs, mais en tout cas on note que des caractères particuliers ont été forcés en choisissant de taire certains instrus ou d'en mettre certains très en avant, d'avoir demandé un mix très dubbé, épuré etc.
Je pense donc qu'au delà de la dynamique qui est un faux problème puisque bien souvent les LPs sont plus compressés (donc théoriquement plus punchy), c'est le caractère choisi au mixage qui détermine la personnalité des morceaux et donc leur résonnance et leur intensité eventuelle en sound.
Pour ce qui est du gain honnêtement la différence entre les LPs et les 7" est assez minime, encore une fois ca dépend surtout des mix et c'est au tune par tune, et ca dépend es pressages... On retrouve tout autant de différences de gains entre 7", que de ces mêmes 7" avec les lps. La différence de gain est bien plus nette (même trop) avec les 12". Je dirai qu'en terme de gain il me semble plus approprié de passer d'un 7" à un LP que d'un 12" à un 7"... et le gain c'est rien si on connait son disque on ajuste le potard de volume légèrement c'est que dalle! En fait faut même très bien connaître ses disques. On pourrait ne jouer que du 7", qu'il faut bien connaître tous ses disques pour pouvoir anticiper d'éventuels différences de niveaux. C'est exactement la même chose et c'est même lié au fait qu'il faut connaître ses disques en terme de mood pour pourvoir faire des enchaînements cohérents (ou non, d'ailleurs...). slide avait fait cette remarque une fois, ou il m'avait exprimé que le plus essentiel dans un mix est probablement de bien connaitre ses disques en terme de volume pour pouvoir anticiper et controler ce paramètre au mieux ce qui apportera la meilleure cohérence, et ce n'est pas facile. C'est même je pense bien plus difficile que les transitions en terme de mood. Parce qu'en fait on peut enchainer ce qu'on veut, et c'est facile de faire des enchainements cohérents en jouant des tunes de style similaire, comme il est aisé de changer de mood en passant d'un style très différent à un autre. Alors que de bien controler en terme de gain de différence de mix, mais également savoir anticiper selon les différences de dynamique c'est bien plus compliqué même avec un vu mètre; le vu mètre aide beaucoup quand même, mais ne fait pas tout.
Donc je crois pour résumer qu'anbessa visait juste dans la toute première réponse, à savoir on peut résumer ce problème par: ca dépend du disque et même plus que ca, ca dépend des mixs et ca dépend de chaque tracks, de chaque pressage.
Le problème en LP n'est pas tant une affaire de gain qu'une affaire de mix souvent designé pour etre plus home friendly, artistiquement et pas forcément en terme de volume ou de compression.
La compression sera bien plus approprié sur une tune qui se veut énergique et punchy. alors qu'une sweet, deep tune n'y trouvera généralement que peu d'intérêt. Mais par contre ces deep tune moins excité peuvent à l'inverse trouver une autre forme de punch grâce à une dynamique plus forte. En effet en ayant la majorité des éléments équilibrés et moins forts (voir en retrait sur un système hifi) ca permet d'équilibrer leur présence en sound sytem, en clair le skank, la voix ne seront pas gueulard, encore moins aggressif. Ils ne manqueront pas de présence puisqu'on a des kilowatts collés aux oreilles (et au corps!). Par contre cette dynamique permettra d'avoir des éléments de batteries très puissants. Ce processus est très visible en deep dancehall, ou les kicks et les snares sont très avant, très puissants et permettent une sensation toute particulière.
Avant de connecter je m'extasier donc justement sur les 7" et leur personnalité. C'est véritablement le support yardie par excellence. Yard sound c'est tune fi tune, yard sound c'est les system plen air, yard sound c'est rough, yard sound c'est expressif, yard sound c'est beaucoup de caractère, beaucoup de couleur etc. Le support single offre une plus grande liberté, parce qu'on à pas à mixer en fonction d'autres tracks, on mix le track pour ce qu'il est. On peut forcer son caractère, voir faire ressortir un caractère qui n'est pas nécessairement visible sur l'enregistrement de base, en mutant/cuttant certains instruments, en dubbant etc.
Ce qui nous amène au sujet dérivant du topic: la qualité des albums. Etant un dancehallist (bien que ca se soit beaucoup calmé, si si c'est vrai je vous jure!! :D grâce notamment au fait d'avoir fait presque le tour pas seulement en découverte on connait jamais tout mais surtout en ayant réussi a vider mes wantlist ou plutot remplir mes boxs) j'ai un avis bien précis sur la question, bien que j'ai moins selecté comparé à plein d'autres ici.
Faut pas oublier que si les LPs ont autant d'importance ici c'est que le forum est majoritairement composé de mélomanes, avec une très forte culture, un amour de yard sound extrêmement développé; et ce de facon relativement éloigné des sounds. Même pour les selectors présents. Je pense que c'est un point commun que nous avons tous. Le sound system n'est pas une priorité en soi pour nous. Nous écoutons cette musique nous la vivons depuis le début et au quotidien de manière exploratrice, même analytique (soyons francs eheh) etc. L'amour, l'addiction, la vision que nous en avons est plutot eloignée des sounds. De fait le support LP est beaucoup plus privilégié ici que dans l'ensemble de la communauté reggae. J'ai eu l'occasion de rencontrer pas mal de monde mondialement, toute sorte de personnalités et de manières d'aborder le reggae; et clairement le LP est le support le moins sollicité même à la maison. Je connais même des types qui n'ont pas de LPs du tout qui ne sont pas du tout interessé par ce support; d'ailleurs ce n'est pas necessairmeent qu'il soit des selectors très actifs, au contraire, c'est simplement qu'ils ont cette culture du tune fi tune dans la peau.
C'est encore plus évident chez les dancehallists et je dois avouer que je ne fais pas exception. Le support LP ne me parait pas inintéressant au contraire (ca permet d'approfondir un artiste) mais plutot inapproprié à ma consommation la plupart du temps. home ou pas home, peu importe je select comme si j'etais en sound, tune fi tune, en recherchant des énergies propres à chaque tune et en travaillant les transitions (sous différents aspects d'ailleurs). La seule personne que je connaisse ayant développé un amour inconditionnel du LP jusqu'à en abandonner tous les autres formats c'est natty... c'est un comportement plus qu'original, totalement atypique et c'est ni étonnant que ce soit sur RRf qu'on trouve cela, ni que ce soit natty
J'ai acheté, très rarement quelques LPs ces dernières années au moment de mes derniers achats. Mais c'était pas du tout prioritaire, c'était même plutot l'occasion qui faisait le laron et surtout c'était des LPs que je cherchais depuis le début et que j'avais toujours pas, je finit par les avoir sous le nez, bon prix, bonne occase allez hop. honnêtement je n'en cherche plus et j'en écoute peu, très peu du début à la fin. Je me sert de mes LPs en tune fi tune par contre. En tant que dancehallist j'ai même été obligé d'apprendre il y a des années à acheter un LP juste pour une tune. C'est un peu frustrant, mais on s'y fait. Ce qui est encore plus frustrant c'est quand on préfère le mix LP au mix single et que d'ailleurs on le trouve plus approprié pour jouer sur system. Peut-être pas forcément très commun pour les roots, mais en dancehall les vocaux sont souvent plus dubbés que les dubs, y compris sur album. Les dubs sont assez inintéressants, ce sont souvent des versions drum & bass très épurées mixées pour être sound et deejay friendly. Ce sont typiquement des versions faites pour être toastées en sound (rub a dub stylee...); faut aller au delà de scientist et de 1982 pour comprendre ce point.
En bref en tant que selector, jouer LP sur un système ne me choque pas du tout, mais ca arrivé à chaque fois que j'avais la possibilité de ramener beaucoup de disques. Il y a (presque) toujours une tune sur LP qu'on a envie de caler. Et les différences de niveaux ou de dynamiques ne sont pas plus probélmatiques que d'un single à l'autre, c'est exactement la même chose.
Donc moi j'irai pas débattre sur le fait qu'il ya des bouses, c'est vrai qu'au début je selectionnais les LPs comme ca. Je prenais les LPs ou il y avait le plus de tunes en minor mood. Pour moi une bouse c'est en majeur (loool... forcément). Puis je me suis détaché de tout ca et un LP pour une tune ca me choque pas, ca peut me frustrer mais ca me choque pas. quand à selecter les tunes d'un même LP c'est presque obligatoire ici. Faut vraiment que je veuille mettre un truc en étant occupé, ou que je veuille me rouler mon joint tranquilement ou prendre le temps de m'évader avec mundell pour mettre un LP entier. Dans ce cas un all minor LP s'impose un flick wilson, un viceroys, un hell a go pop, un barrington de bon aloi, un wayne smith de dessous les fagots etc...
bon ca fait un bon pavé ca... Bon ouai j'ai changé au mitard (si si j'ecoute même du 60s, LOL!) ou plutot disons que j'ai évolué, il ya des choses sur lesquelles on ne se refait pas...
lira qui voudra
puis bon il ya deux tartines en une là!!!
[je pense qu'un jour j'arriverai à bugger le forum en faisant un one tartine message plus grand que la taille d'une page de topic elle-même ahahahah...]
NB: pour les petits nouveaux (et les memoires poisson rouges), quand je parle de compression, je parle de compression dynamique. La compression MP3, youtube format digital & Co. ca n'a rien avoir . C'est retirer une grande quantité d'informations d'un fichier numériques pour réduire fortement sa taille, en gardant au maximum une certaine (apparente) fidelité du son de départ.