Condoléances RollK...
Loopi a écrit : ↑22 avr. 2020 10:13
On compose tous avec nos risques
Ici, tu as mis le doigt sur une notion très importante et qui me fait me sentir, très souvent en total décalage dans la sociétés dans laquelle nous vivons, devenues adepte du risque 0 à tous prix.
Je te rejoins Loopi, tout est affaire d'analyser le niveau de
risque réellement encouru.
J'aimerai revenir sur la différence entre
risque et
danger d'un point de vue médical car les médias et nous en tant que grand public entretenons une relation particulière face à ces 2 notions qui sont pourtant différentes.
Différents
dangers dans le cas du Covid sont : décès du patient, hospitalisation, réanimation, incapacité temporaire, etc
Le
risque, ou niveau de risque, est la gravité du danger étudié
pondéré par sa fréquence/probabilité d'apparition.
Un danger très grave peut représenter un risque limité voir négligeable s'il n'a quasi aucune chance de se produire. C'est pour ça qu'on conduit sa voiture malgré le danger potentiel de mourir dans un accident. Si on est alcoolisé, enfumé, médicamenté, la probabilité d'apparition augmente et donc le risque aussi jusqu'à devenir intolérable.
D'un point de vue de l'opinion publique (grandement influencée par les médias bien sûr), on réagit surtout au
danger et non pas au
risque, ce qui est pour moi la source de bien des emballements, incompréhensions et hystéries collectives.
Or d'un point de vue sociétal (la santé publique, c'est à dire le niveau de santé moyen de la population étudiée), on ne doit (devrait) prendre des décisions que d'un point de vue du
risque.
C'est une notion que j'ai eu du mal à comprendre et à accepter car dit de façon froide et distanciée, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Un traitement peut soigner une majorité de patients tout en entraînant des decès chez d’autres. Tout est affaire de rapport bénéfice/risque.
Maintenant, quand c'est ton père, ta mère, ton fils qui est sur le billard, personne ne réagit de façon théorique et c’est bien normal. Juste que d’un point de vue médical comme politique, on ne peut décider qu’au niveau de la santé des citoyens dans son ensemble.
Si je veux baisser le niveau de risque pour moi et mes proches je peux le faire à titre individuel mais en gardant la responsabilité de surveiller que ces protections supplémentaires n'ont pas un impact négatif pour les autres. C'est bien ça le deal qui est transgressé quand on la joue perso :
Je fais des stocks de pates ==> je diminue réellement le risque de pénurie pour moi ==> mais j'augmente par là même celui des autres.
Le
risque qu'on a essayé de maîtriser avec le confinement est une surmortalité due à un engorgement des services de réanimation hospitaliers.
La propagation du virus, ralentie par le confinement, se fera dans tous les cas jusqu'au seuil d'immunisation de la population ou sa disparition naturelle s'il est saisonnier. Le confinement ne peut pas agir sur le danger, il agit sur le risque. Seul le traitement médical peut agir sur la gravité du danger.
Pour le retour à l'école le 11 Mai, le danger sera donc toujours le même, mourir du Covid, mais le niveau de risque sera-t-il acceptable ?
Je pense que c'est parti pour que ce soit le cas mais on a tous appris depuis 6 semaines qu'on ne pouvait pas se projeter bien plus loin que 4-5 jours à l'avance ! Il appartiendra à chacun de décider si la protection sociétale lui suffit ou s'il préfère l'augmenter encore en gardant son enfant à la maison au delà de cette date, mais "à ses frais", les dispositifs d'aides de l'état ne seront pas prolongés au delà.
En tout cas ça commence à faire long, me tarde de voir d'autres humains