On en a deja reparlé, mais comme la conversation était publique je vais répondre ici.Nohay a écrit : Pourquoi les saints jamaïcains auraient eu une demarche moins business que ce type? (cqfd David Ghetta)
Pourquoi peut-on penser que leurs démarches musicales était moins "business" que celle de David Ghetta ? C'est simple : eux n'en vivaient pas. Il suffit de demander à n'importe quel jamaïquain qui a connu cette époque, il était quasi - sauf exceptions - impossible d'en vivre. La plupart des artistes qu'on écoute était pêcheurs, balayeurs ... (CF Prince Alla, Prince Francis, Dudley Sibley). A la limite, certains arrivaient à en "survivre", contrairement à Ghetta qui lui fait plus qu'en vivre, puisqu'il génère des millions d'euros.
Et pourtant, ces jamaiquains - qui encore une fois ne vivaient même pas de leur musique - ont continué à nous produire une musique qui en terme de productivité et de qualité est l'une des meilleures du 20è siècle (avis perso). Donc oui, j'affirme - en pouvant me tromper - que leur démarche musicale est plus sincère et moins purement mercantile que celle de Ghetta.
Ensuite, l'autre question sous-jacente, c'est : est-ce une infamie d'adapter sa musique pour mieux la vendre, où est-ce acceptable dans une certaine mesure ?
Pour ma part, je ne pense pas qu'il faille adapter la musique au marché. En fait, je pense même que ne s'être jamais adapté, n'avoir jamais "plié" sa musique face à l'écrasante pression des chantres de la malléabilité des cerveaux (quote Cheribibi) constitue l'une des forces du reggae. Une musique "full of culture", qui ne s'est jamais polie pour l'oreille de ses auditeurs. Et quand elle l'a fait (cf: "could you be loved"...) bizarrement on aime moins ça par ici...