Russell Banks - Sous le règne de Bone

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Bagga
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Russell Banks - Sous le règne de Bone

Message par Bagga » 29 nov. 2009 17:27

Aloysius a écrit :
Sous le règne de Bone
Rule Of The Bone (1995)
Russell Banks
Traduit de l’Américain par Pierre Furlan
Image


Je me permets de vous laisser une petite note que j'avais rédigée, il y a quelques temps maintenant..


[justify]Russell Banks est né en 1940 à Newton dans le Massachusetts. Il est l’auteur entre
autres de Survivants, Le livre de la Jamaïque, et, Affliction…
En 1998, il a été nommé membre de la prestigieuse American Academy of Arts and Letters, il a depuis peu succédé à Wole Soyinka comme président du Parlement International des Ecrivains. Son œuvre fait de lui l’écrivain des laissés-pour-compte, manifestant son engagement sur le plan social et politique.

Dans Sous le règne de Bone, Russell Banks nous fait part d'un roman initiatique, ayant pour Héros, un ado américain de 14 ans aux allures de junkie, végétant dans Plattsburgh, une petite ville proche de la frontière canadienne. La vie de Chappie, c'est son prénom, n'a rien d'idyllique. Il vit de deal et de petits vols, avec une mère effacée, et un beau-père vicieux. On suit sa dérive dans la délinquance, se retrouvant sous la coupe de motards abrutis de drogue et de musique « heavy-metal » auxquels vont
succéder d'autres trafiquants plus ou moins dangereux. Pour jouer au dur, Chappie s'est fait tatouer deux os croisés sur le bras, et il décide de se faire appeler « Bone ». Ce changement d'identité ne l'empêche pas de rester un gosse perdu, désirant retrouver son vrai père. Jusqu'au jour où il rencontre I-Man, un rasta débonnaire qui le prend sous son aile, et avec qui il part en Jamaïque.

Le jeune Chappie, devenue Bone, adopte alors les préceptes rastas, commence à s'épanouir dans un décor de carte postale, mais sous l'apparence de relations plus humaines, il se retrouve soumis au circuit de la drogue... et peu à peu tout s'assombrit.

Le plus remarquable dans ce roman, c’est la capacité qu’a Russell Banks à se mettre à fond dans la peau, la mentalité et le langage d'un personnage à la fois emblématique et révélateur de la société où il évolue. Une sorte de Huckleberry Finn des temps modernes…

Ce qui m’a particulièrement plu, c’est évidemment le moment où Bone fait la rencontre de I-man. Toutes ces petites références à une culture rasta sont comme des petites friandises, une sorte de bonus qui s’ajoute à une histoire passionnante, où se mêlent l’humour, la violence des sentiments, l’insouciance, et la cruauté de l’Homme.

Si j’avais une seule remarque à faire, ça serait concernant la traduction en
français qui nous impose à lire du « Je-et-Je » et du « Je-Même »… ce qui est assez perturbant quand on l’habitude (en tant qu’amateur de culture rasta) de voir partout du « I and I »

Ce tout petit détail mis de côté, Banks nous signe ici une œuvre déjà CULTE, à
lire obligatoirement ! ! ![/justify]
tobias a écrit :un des livres qui m'a le plus marqué ces dernières années...l'ai lu deux fois.Roman à la première personne, où le romancier se met avec une désarmante facilité et un réalisme émouvant dans la peau de ce jeune ado sans repères, qui réalise des menus larcins pour survivre et auquel on s'identifie énormément.Grand livre, grand écrivain.L'ai preté à tout mon entourage, qui a également beaucoup apprécié...
Ceux qui ne l'ont pas encore lu, vous pouvez vous y jeter les yeux fermés!!! 8)
Groovybass a écrit :
Aloysius a écrit :Ce qui m’a particulièrement plu, c’est évidemment le moment où Bone fait la rencontre de I-man.

Ce moment a été une vraie libération pour moi, parce que tout ce qu'il y a avant est assez glauque. A partir de cette rencontre le soleil se remet à briller...
jah jah the conqueror a écrit :"Il a fait une moue et m'a dit, Tu veux pas baisser la torche, man ? I-MAN peut pas voir avec la lumière dans les yeux."

quel moment magique!!!

Vraiment excellent ce livre que je ne connaissais pas avant d'avoir vu ce sujet.
Shroomiz a écrit :et le fameux (de tête) et I-man continua à tromboner Evening Star :mdr:

J'ai bien apprécié ce passage aussi
Plus on a de pouvoir, plus on est en mesure d'agir correctement,
c'est-à-dire d'agir en toute impunité, mais à cette époque de ma vie je n'avais
aucun pouvoir, j'étais obligé de supporter toutes les conséquences de mes actions,
et j'ai donc été obligé de mal agir, dire la vérité.

:roll: ;)

Une petite centaine de pages & the book is over.

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